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Rajalta Rajalle Hiihto
journal de bord de la 30ème edition

 Accueil > Récits de courses                                    

Ecrit le 27 mars 2015 par Gérard Mennetrier


Rajalta Rajalle, c’est la traversée est-ouest de la Finlande de la frontière russe à la frontière suédoise :
440 km de ski de fond en style classique en 7 jours...

 


Introduction

Evelyne et moi nous sommes enfin inscrits à cet événement, dont nous avions envie depuis des années. Isabelle et Boris nous en parlaient régulièrement, comme d’un parcours incontournable dans la vie d’un skieur de fond. Mais 440km sur 7 jours en style classique, ça se prépare, par un bon entrainement et une bonne technique. Quand on s’inscrit, 6 mois avant l’épreuve, c’est un coup de poker vis-à-vis des conditions météo et de neige. A la lecture des compte rendus sur l’édition 2014, je me réjouis de n’en avoir pas fait partie tellement les conditions de neiges et de pistes étaient déplorables (glace, boue, ornières, …). En 2015, en dépit d’un début de saison doux et sec, la neige semble être tombée suffisamment sur le parcours : 1m en moyenne.

Le but de ce récit est bien entendu narratif, mais est surtout destiné à ceux qui projettent de s’inscrire à cette épreuve une prochaine année. Le récit se voudra en particulier instructif sur l’organisation personnelle pour aborder cet événement.

En raison d’une chute dans le marathon classique de la Gseisertal Lauf (Tyrol italien), Evelyne se fracture une vertèbre, et m’encourage donc à partir seul en Finlande.

Description de la course

Le principe est simple : rallier la frontière suédoise en partant de la frontière russe, en 7 jours, par des traces souvent préparées juste pour cet événement, avec transport des bagages d’hébergements en hébergements. Le parcours emprunte occasionnellement les belles traces de centres nordiques. 4 groupes de 40 à 80 personnes se succèdent sur 4 jours. Je m’étais inscrit dans le groupe 2, qu’on appelle donc RRH2. http://rajaltarajallehiihto.ranua.fi/In-english/Frontpage

Logistique, transport

Participant à la Bieg Piastow, j’ai choisi le vol Prague-Helsinki-Oulu que la Finnair propose pour seulement 220€ aller/retour. Avant que l’avion de la Finnair ne se pose à Helsinki, je survole cette myriade d’ilots de l’archipel finlandais, qui me rappelle le labyrinthe parcouru cet été ici même avec notre voilier Boisbarbu. Il pleut sur Helsinki et seules quelques plaques neigeuses rappellent que nous sortons de l’hiver. Il faut penser à avancer sa montre d’une heure pendant la correspondance pour Oulu. A l’aéroport d’Oulu, les bagages sont vites retirés (il n’y a que 2 tapis dans la salle bagage) et la douane vite passée. On est immédiatement sur le trottoir, ou le bus n°6 part toutes les demi-heures pour le centre-ville d’Oulu, ou j’ai réservé une chambre à l’hôtel Forenom, devant la gare ferroviaire. Le lendemain matin, j’aurai juste à traverser les rails par le passage sous terrain, pour déboucher sur la gare de bus en partance pour Kuusamo.

 

A Oulu, force est de constater qu’il y a très peu de neige, et que la température est à la débâcle. Les champs sont partiellement couverts de 5 à 10cm de neige.

Le bus pour Kuusamo part à 11h, au quai n°4, pour arriver à destination 3 heures plus tard, à 14h. C’est avec 2 jeunes américaines de Minneapolis , inscrites pour la RRH1, que je fais le trajet. Nous voici rassurés : la neige est là, sur une trentaine de cm, tout au long de la traversée de la Finlande, 100 km au nord d’Oulu.

Nous convenons de partager le taxi pour rallier Oivanki, situé à une quinzaine de kilomètres de la gare routière de Kuusamo, quand le chauffeur accepte finalement de nous emmener jusqu’à notre destination. Ouf, c’est plus simple. Le centre sportif d’Oivanki est encore très calme, caché dans une grande forêt de sapins.

   

 

http://www.oivanki.fi/en/  . Nous y sommes attendus et très bien accueillis dans le bâtiment principal ou le diner est servi de 16h30 à 18h et la collation du soir, de 19h30 à 20h30. 3 petits bâtiments de chambres et dortoirs sont dispersés au milieu des arbres, ainsi que la salle de fartage super équipée, puis le sauna en bordure du lac, comme il se doit, pour « profiter » du bain d’eau glacée au bout des quelques marches de bois qui descendent vers l’embarcadère.

 

Je suis dans un dortoir de 4 lits, assez spacieux, avec WC et douches dans le couloir. A la réception, 2 PCs sont en libre-service, et le Wifi est gratuit. Du dortoir, je capte le Wifi grâce à mon antenne amplificatrice, que je conseille à tous ceux qui se déplacent avec leur PC. Pour moins de 30€ et un encombrement minimum, elle permet de décupler la distance et la puissance de captage d’un spot wifi. C’est l’antenne Alfa Network AWUS036H, qu’on trouve facilement sur internet.

Le soir, je pars tester mes skis sur quelques boucles  de 5km, éclairées par des réverbères. Le soleil se couche ici à 17h30 pour se lever à 7h. C’est pleine lune ce soir, mais les nuages nous privent du spectacle.

 

Jeudi 5 mars : veille du départ

Tous les participants se retrouvent au centre sportif d’Oivanki à l’est de Kuusamo, tel +358 (0)40 860 8608

Ils arrivent par les bus, ou en voitures, pour le diner à 17h. Le temps de s’installer dans les chambres, de se détendre au sauna, et de glaner les conseils de fartage de la part des autres, qui eux aussi se posent les mêmes questions pour demain, devant cette neige ingérable. Alors pour les prévoyants et chanceux qui ont une paire d’écailles ou de nanos ou de peluches ou de zéros, le choix est fait, ils prendront ceux-là et conserveront les skis à farter pour des jours meilleurs, c’est-à-dire un peu plus froids, ou carrément plus chauds. Le meeting à 20h, dirigé par Anitta, nous brief sur toute la semaine.

Tout est résumé et expliqué dans un livret qu’on nous confie avec notre badge, les numéros de téléphone d’urgence, des auto-collants pour les skis, des rubans rouges pour marquer nos sacs, et un bonnet de laine bleu surmonté d’un pompon blanc. Nous voilà prêts et sereins pour affronter toutes ces étapes, en commençant par la première de 62km dont le relief est un des plus difficiles de la semaine, selon les organisateurs. Un petit souper après 20h, comme dans tous les pays scandinaves.

 

Vendredi 6 mars : 1ère étape

63 km à destination du Spa Hotel Kuusamo’s Tropiikki cottages


Après un petit déjeuner très copieux, porridge et gelée de myrtille oblige, nous prenons le bus pour Kuusamo ou on récupère quelques derniers arrivants, pour filer vers l’est à la frontière russe ou se trouve le départ.

Au milieu de nulle part, aussitôt sorti du bus, chacun saute sur ses planches et file dans la montée. Au début, je croyais que les gens testaient leur fartage, mais non, ils sont partis pour de bon. Les 5 premiers kilomètres sont très ludiques : 2 belles descentes bien rapides, puis montée si raide que certains la montent à pied alors que nous sommes en canard complétement ouvert. Il y a au moins 30° de pente. Puis on sillonne sur une mauvaise trace entre les pins et les bouleaux très peu espacés. Il faut pas se rater. Nous longeons une ligne de poteaux jaunes qu’il ne faut absolument pas dépasser, car ils préviennent de la frontière russe qui est sur la crête à quelques centaines de mètres.

Les montagnes en face sont russes et aussi désertes que de ce côté. Les finlandais ont coutume de dire en blaguant, que sur ces premiers kilomètres, on a intérêt à courir très vite si on ne veut pas se prendre une balle dans le dos. Puis la trace devient bien meilleure, tracée par un scooter, en sillonnant dans les forêts. Les premiers sont partis comme des boulets, on ne les reverra pas. Je file à bonne allure, mais sans être en mode course, en m’accrochant à 2 monitrices américaines du Minnesota. Le premier ravitaillement (ici, ils disent Service Point) de Suorajarvi se fait attendre : il est à 20km du départ et ne nous fournit de toute façon que du jus de fruit chaud. C’est un mélange de fraise, myrtille, pomme, très dilué, mais ça désaltère. Le deuxième, est à Virkkula, au 29ème km : toujours du jus de fruit, mais avec le bus, près à recueillir ceux qui fatiguent, se découragent ou sont trop en retard. Vive le 3ème ravito, celui de Uuttusuo au 41ème km, sous un cabanon, ou le braséro réchauffe un peu et ou on nous sert une bonne soupe bien garnie, une tartine au fromage, et une purée de myrtille chaude, avec quelques cornichons concombres. Après la neige du matin, la pluie-grésil me prend à la sortie du cabanon. Une gangue de glace se forme sur mes habits. Un dernier jus de fruit au 55ème km à Nissinvaara, au chaud cette fois. J’apprends que je suis le 11ème à passer. Le décor des 15 derniers kms est moins attrayant : le parcours suit la tranchée d’une ligne électrique, en grands dos d’âne.

Mais sur une si longue traversée de tout un pays, n’est-il pas normal de passer par des endroits moins excitants que la Scandinave d’Autrans. Très beau finish, autour d’un lac, avant d’arriver à notre hébergement : un énorme hotel de vacances : le Holiday Club « Angry Birds ». Très luxueux, mais démesuré pour notre groupe et détonant de l’esprit nordique de cette semaine. Consolation : le sauna est très chaud, les chambres confortables, le wifi performant, et la nourriture variée, gouteuse, et en quantités.

·         Heure de départ : 9h.

·         Longueur de l’étape : 63 km

·         Conditions météo et de neige : de -2° à 0°. Temps gris, couvert, bouché. Neige le matin, et pluie pendant une heure l’après midi

·         Qualité du traçage : Au scooter, généralement bonne, sauf au début dans la taiga de la frontière russe. Excellente sur le domaine de la station Uuttusuo.

·         Nombre de ravitaillements : 4, dont un avec le déjeuner. On peut regretter qu’il n’y ait rien à se mettre sous la dent dans la plupart des ravitos. Il faut donc emporter avec soi quelques vivres de course pour échapper à la fringale.

·         Villages : juste vu quelques maisons dans le dernier tiers. Sinon, nature nature.

·         Beauté et intérêt des paysages : relief beaucoup plus rudes que mes attentes, et taiga très variée avec des traversées de rivières gelées et 2 petits lacs.

·         Dénivelé : 750 m+

·         Accueil des gens : très gentils à tous les ravitos

·         Heure d’arrivée : 16h10. Je ne regrette pas mon choix de skis à écaille, les Fischer Crown, qui ont eu une glisse exceptionnelle sur cette neige humide, un peu savonneuse, et une accroche très bonne, sans être parfaite. 70% du parcours s’est fait en poussée simultanée, sur les longs plats montant ou descendant.

·         Qualité de l’hébergement : Exceptionnel, et même démesuré

·         Qualité de la nourriture : Exceptionnel

·         Salle de fartage : petite salle au sous-sol de l’hôtel, avec 2 formes de fartage et des étriers à skis.

·         Wifi : excellent et puissant dans toutes les chambres

·         Divers : Sauna énorme, piscine, spa, massages, … 

 

Samedi 7 mars : 2ème étape

63 km à destination du Cottage/Hotell Herkko à Taivalvaara,Taivalkoski, tel. +358 (0)871 71 700

Du gros hôtel, nous montons tous dans le même bus pour rejoindre le départ, à une vingtaine de km à l’ouest de Kuusamo, ce qui nous évite la traversée de la ville, et raccourci l’étape de 72 à 60 km.

Les 40 premiers km sont tout droit, et presque complétement à plat, sur un plateau, en pleine forêt. C’est en fait tracé sur une voie ferrée construite pendant la guerre par les prisonniers allemands sous les armes russes. Beaucoup sont morts en construisant cette voie pendant 3 années dures. Puis les russes se sont fait repousser chez eux, et cette voie n’a jamais ou très peu servi. Une bien triste et sombre histoire de cette guerre.

Cette longue ligne droite, bien que monotone, est propice à la méditation alors qu’on est dans un état second dû à la répétition du geste que l’on travaille pour en aiguiser l’efficacité. Je suis à la tête de 4 allemands qui sucent mes talons et s’abritent du vent de face. L’allure est très rapide et en longues foulées. Ils me remercieront ensuite, mais j’aurais préféré qu’ils prennent de temps en temps le relai.

Entre le 40ème et le 50ème km, on peut déplorer de suivre souvent le bord de la route, dans une trace de mauvaise qualité, parfois parsemée de cailloux dangereux pour les semelles des skis. Cette monotonie aurait pu être rompue par une trace passant à travers la taiga qui n’est pas très dense dans cette région. C’est juste que le scooter des neiges, ne s’est pas cassé la tête et a préféré tirer tout droit. Dommage pour l’intérêt de l’étape.

Ceci n’est pas une course ! On ne cesse de se le répéter, mais pourtant, on est un certain nombre à se tirer la bourre devant, juste pour la beauté d’un geste efficace, la griserie de la vitesse, le gout d’un mouvement dynamique et fluide, le plaisir de la glisse. Et c’est vrai que le temps maussade ne nous encourage pas à trainer dans les parages.

 

·         Heure de départ : un peu avant 9h

·         Longueur de l’étape : 60 km

·         Dénivelé : 330 m

·         Conditions météo et de neige : -2° avec un vent de face 12 à 15 N. Ciel très couvert et neige l’après-midi. Trace poudreuse à gelée

·         Qualité du traçage : très bonne au début dans la poudre, faite au scooter tout le long.  Trace évidemment moins prononcée et plus aléatoire dans les parties glacées. Quelques descentes dangereuses dans les 7 derniers kilomètres.

·         Nombre de ravitaillements : 5 assez bien répartis, avec jus de fraise chaud, et carrés de chocolat, raisins secs et cornichons concombres. Le ravito au 30ème km était sous tente, autour du feu, et avec une excellente soupe au saumon, et quelques petits pains sucrés. Sinon, les autres ravitos sont en plein air. On n’y traine pas, car avec le vent, il fait froid.

·         Villages : on ne traverse ni ne voit aucun village

·         Beauté et intérêt des paysages : très monotone et plat sur les 50 premiers kilomètres. Taiga et toundra, parfois quelques petits lacs.

·         Accueil des gens : gentils et souriant aux ravitos

·         Heure d’arrivée : 15 h15, après 6h30 de course

·         Qualité de l’hébergement : hôtel sympa, de très bonne qualité.

·         Qualité de la nourriture : Excellente et à volonté

·         Salle de fartage : petite avec une seule forme

·         Internet/Wifi : wifi dans le hall, et dans les chambres si on a une antenne

·         Divers : séance de massage pour 25€. Très agréable, puissant et efficace.

 

Dimanche 8 mars : 3ème étape

58 km à destination du Lodging Syötekeskustel. +358 (0)8 815 4000

C’est la plus belle journée pour le parcours sauvage et fluide. Mais aussi la neige la plus collante. Et on ne glisse pas. On prend du temps. C’est 90% de pas alternatif, et de la poussée dans les plats descendants. Ça colle ! A l’arrivée, on est dans une station d’alpin, au pied d’un téléski en T que l’on emprunte pour se rendre à l’hôtel en haut des pistes.

·         Heure de départ : 9h

·         Longueur de l’étape : 58km

·         Dénivelé : environ 500 m

·         Conditions météo et de neige : pluie le matin, température +2°, neige détrempée et peu glissante

·         Qualité du traçage : exceptionnelle tout du long, et surtout passant dans les forêts. C’est le plus beau jour depuis le départ

·         Nombre de ravitaillements : 4, et un au 28ème km au chaud, dans un bar ou on mange des sandwiches. Le bus peut prendre là les découragés

·         Villages : on traverse quelques maisons à mi-parcours

·         Beauté et intérêt des paysages

·         Accueil des gens : très gentils bien que peu expansifs. Des bonshommes de neige sont préparés aux ravitaillements

·         Heure d’arrivée : 15h30

·         Qualité de l’hébergement :  bon hôtel

·         Qualité de la nourriture : très bien

·         Salle de fartage : grande, spacieuse, 4 formes

·         Internet/Wifi : oui

·         Divers : on peut acheter des farts a l’hôtel : seule possibilité pendant la semaine. Massage disponible

Lundi 9 mars : 4ème étape

88 km à destination de l’Hotell Ilveslinna à Ranua, tel. +358 (0)16 3551 201

Hier soir, la salle de fartage était électrisée de fébrilité. Chacun argumentant sur le fartage du lendemain, sur l’opportunité des skis à farter, ou des écailles, ou des peluches, ou des ski zéro. Aucun consensus ne se dégage. Les plus influençables modifient dans l’urgence plusieurs fois leur fartage.

J’ai opté pour une solution assez classique : Klister Start Universal, sur une base de Skare Bleu Rode. En effet, le ciel devrait se dégager pendant la nuit et devrait nous geler la piste dans les premières heures de la matinée, pour ensuite se réchauffer avec le soleil et ramollir la neige. Chacun essaye de cacher son anxiété devant une telle distance : 88 km. Au briefing, les instructions de course concernant le parcours, les ravitos et surtout l’emplacement ou le bus pourra prendre les retardataires, ne sont pas claires, sans que l’on comprenne pourquoi. Le départ officiel est donné à 7h30, avec possibilité de prendre le bus pour nous descendre au bas de la station, et ainsi éviter la descente des pistes gelées d’alpin. Avec les espagnols et américains, nous décidons de partir à 6h30, au petit jour. Lever 5h30.

Nous nous couchons tard, sachant pourtant qu’il faut se coucher tôt, nous mangeons beaucoup, dans la peur de manquer, et dormons mal avec l’inquiétude de cette longue étape qui nous attend, dans des conditions difficiles à prévoir.

La descente gelée des pistes d’alpin (piste verte ou bleue) est assez rocambolesque. Certains descendent à pied, ce qui n’est pas mieux avec des chaussures de fond. Au bas de la station, un magnifique igloo de glace a été construit. Brrr, on était mieux à l’hôtel.

 Le soleil levant allonge nos ombres à l’infini sur la toundra rosâtre puis jaune. La trace est glacée, très rapide. Les 15 premiers kilomètres, vite avalés, nous amènent, tout frais, devant le premier ravito ou on nous sert le meilleur jus chaud de myrtilles. Hmmm ! Sur cette neige gelée, tous les skis ont une bonne glisse, mais seuls les fartés ont l’accroche dans les bosses. Mais à partir du 30ème km, il n’y a presque plus de bosses. Tous les 5km, les panneaux jaunes de la course, signalent les km restant. Que c’est agréable de voir les nombres s’égrainer de 5 en 5, à une belle allure.

Pourtant, plus de la moitié des participants ne seront pas dans les temps à mi-parcours et doivent se résoudre à monter dans le bus voiture balai. D’autres choisissent délibérément cette option prudente, redoutant une telle distance. Nous ne serons qu’une quinzaine à skier l’intégrale. Les 40 derniers kilomètres sont monotones, et se terminent sous les lignes à haute tension, avant de descendre sur le lac de Ranua que l’on contourne par la droite pour arriver à la porte de l’hôtel, avec de la lassitude dans les jambes, mais pas vraiment fatigués, et surtout heureux d’avoir couru cette longue distance. La bière et le vin coulent à flot ce soir.

Le groupe est maintenant de plus en plus animé est soudé. Nous nous connaissons presque tous. Il faut dire que tout est fait pour ça. Nous skions ensemble et nous entraidons si besoin le long du parcours et nous retrouvons à certains ravitaillements, nous partageons les douches et le sauna, à poil, nous sommes répartis dans les chambres différemment chaque soir avec des « colocataires » différents, nous fartons les skis ensemble et discutons les choix, nous dinons, nous étirons, nous relaxons ensemble. Au cours des jours, des liens se créent, des amitiés prennent naissance, certains élaborent déjà des projets pour le printemps ou l’été prochain.

·         Heure de départ : 6h40

·         Longueur de l’étape : 88 km, même 90 pour moi car quelques aller retours

·         Dénivelé : 450m

·         Conditions météo et de neige : temps clair depuis le milieu de nuit. Soleil, mais reste froid à cause du vent de sud-ouest. -3° mais plus froid en ressenti, car le vent d’environ 20N passe l’après-midi à 30N

·         Qualité du traçage : tracé de la veille : bon sur les 20 premiers km qui sont dans une station, mais ensuite trace très gelée, vitrifiée, et entourée de traces de scooters qui labourent parfois la trace de ski. Dans les descentes, c’est très dangereux car elle sont très rapides sur neige gelée, et on ne peut pas faire de chasse neige en raison des ornières des scooters.

·         Nombre de ravitaillements : 6, assez espacés au début, dont un au 53ème km pour la soupe chaude, très bonne au demeurant. Le premier ravito est devant le chalet du parc national, et c’est la meilleure soupe de myrtille qu’on ait bu pour l’instant.

·         Villages : On passe à côté d’un groupe de maisons, à mi-parcours

·         Beauté et intérêt des paysages : 20 premiers km dans les forêts et assez variés, avec des virages. Puis ensuite, c’est de plus en plus sur de très longs plateaux, parfaitement plats et rectilignes, ce qui devient monotone, surtout pour le moral.

·         Accueil des gens : toujours discrets et très gentils quand on prend le temps d’essayer de communiquer avec eux. Il faut du temps pour respecter leur tempérament très calme.

·         Heure d’arrivée : 16h30

·         Qualité de l’hébergement : Bon hotel dans la banlieue de Ranua, au bout de la piste du lac.

·         Qualité de la nourriture : comme d’hab’, bonne, avec du poulet bien en sauce et de la viande de renne.

·         Salle de fartage : petite et en panne d’électricité ce soir là. On se retrouve à farter sur les canapés du hall de réception de l’hotel, ou sur les tabourets. Ca vaut la photo. Il va y avoir de la paraffine et du klister partout. Le patron n’a pas l’air de s’inquiéter.

·         Internet/Wifi : oui, au restau, comme dans les chambres ou c’est faible. L’antenne améliore tout. Dans les 2 cas, il faut un code, à demander à la réception.

·         Divers : comme chaque soir, le sauna est excellent, très chaud. Il y a aussi la possibilité de massage.

 

Mardi 10 mars : 5ème étape

48 km à destination de Ruona school à Ranua

Heure de départ : 9h. A quelques centaines de mètres du départ, nous avons rendez-vous pour la photo de groupe, tous avec notre bonnet bleu de la Rajalta.

Ici, l’american team :

  

Cette étape de 48km nous parait juste être une promenade de santé. Nous partons décontractés, dans la bonne humeur et les blagues qui fusent, en groupe, sans se presser. Sur la neige transformée, le klister universel accroche parfaitement.  Au fur et à mesure des kilomètres, le pas devient plus sûr, plus long, plus efficace. Alors le groupe s’étire naturellement pour reformer les petits groupes habituels. Le profil est très plat, aujourd’hui et ne présente aucune difficulté. Belle surprise au premier ravitaillement, au bout de 20km : le feu nous attend et on peut y cuire des grosses saucisses, piquées sur une branche sans que cette dernière ne brule à la flamme du feu qui nous réchauffe.

 Pure tradition lapone que chaque famille reproduit pour la sortie du dimanche : saucisse, moutarde, et jus de myrtille. Nous avons du mal de nous extraire de cette belle ambiance, jusqu’à ce que le froid nous transisse. Le 2ème et dernier ravito est à plus de 20 km. C’est là que la neige se met à tomber et nous surprend. De gros paquets de neige s’accumulent sous le klister de nos skis, bloquant irrémédiablement notre progression. Il faut gratter, regratter, recouvrir de poussette, qui colle presque autant. Ca nous gâche un peu le plaisir de l’après-midi, mais nous finissons par atteindre notre hébergement, perdu au milieu de la foret, au milieu de nulle part. Un gros bâtiment en bois rouge, proche d’un lac au bord duquel se trouve un sauna traditionnel au bois, tout fumant. L’image est idyllique. Un vrai hébergement, sauvage et simple, à la mesure de notre traversée et de l’amitié qui réunit maintenant les skieurs de notre groupe. On se réparti dans 3 dortoirs. Il n’y a qu’une douche pour tous. L’ambiance est détendue et débridée, comme la tenue vestimentaire des participants qui se réduit pour certains au plus simple apparat.

              

Au sauna, je me sens au bout du monde, dans la taïga du Yukon, et les récits de Jack London rejaillissent de ma mémoire.

Dans la salle à manger ou nous venons nous réchauffer et attaquer un premier diner vers 17h, une cinquantaine de bouteilles de bière sont posées sur une table ainsi qu’un petit panier, ou il est écrit « 2€ » sur un bout de papier. Alors, au gré de sa soif, chacun se sert et met l’argent dans le panier. Ceux qui n’ont pas de monnaie en font avec l’argent déjà déposé dans le panier. C’est une centaine d’euros qui va rester « à l’air libre » dans ce panier, jusqu’au petit matin, quand la dame qui fait le petit déjeuner, va venir la récupérer. Ca en dit long sur le sens de l’honnêteté et la confiance qui habitent ce pays.

Ce soir, la bière coule, le vin se déguste même si il ne s’agit que d’une passable piquette. Puis la soirée n’en finit plus, regroupés autour de quelques tables, un verre à la main, à rire, chanter, échanger nos adresses. Nos discussions n’effleurent même plus le fartage ni la météo du lendemain.

·         Longueur de l’étape  48km

·         Conditions météo et de neige  Soleil au départ, mais le ciel devient noir, et la tempête de neige vient vers midi. La neige est dure au départ puis 10cm de poudre collante vers la fin.

·         Qualité du traçage   La trace est de moyenne qualité.  Mais notre geste est maintenant à l’aise dans ce terrain

·         Nombre de ravitaillements :  2 c’est-à-dire très peu. C’est au 32ème km qu’on nous sert les saucisses grillées

·         Beauté et intérêt des paysages : monotonie de la taïga, de bouleaux, ou de petits pins.

·         Accueil des gens : parfait dans la gentillesse, comme ces 4 femmes qui sont venus nous faire à manger dans l’hébergement, et qui nous exposent leurs chaussettes tricotées pour en vendre quelques-unes.

 

·         Heure d’arrivée  16h

·         Qualité de l’hébergement : comme on les aime, à la dure, dans une vieille école, mais tout de même confortable et bien chauffé.  Un dortoir a même des sommiers sous les matelas, et tous ont des oreillers.

·         Qualité de la nourriture   excellente

·         Salle de fartage : non, c’est à la bonne franquette, dans l’entrée,

·         Internet/Wifi : non, évidemment. Mais le téléphone passe à peu près

·         Divers : sauna excellent et rudimentaire. Pas de massage ce soir, ou individuels à la bonne volonté de chacun.

 

Mercredi 11 mars : 6ème étape

61 km à destination du camp Honkamaa et école Kivalo à Keminmaa, tel. +358 (0)16 288 065

Ravis de la soirée chaleureuse et amicale, nous repartons ce matin pour 60km comme si c’était une distance facile et devenue banale. Mais tout de même, on s’applique au fartage, et décidons les skis à farter avec une base de klister en bombe, pour un fart VR45. La base de klister finira par accrocher sur la neige fraiche. Je suis dans un groupe de 6, puis de 4, toujours avec mes copains d’Alaska, pour un ski décontracté, avec discussions et arrêts confortables aux ravitos, ou l’on prend chaque fois un quart d’heure à 20 mn.

 

Aussitôt arrivés à l’hébergement, la séquence est devenue maintenant routine : retrouver ses bagages sortis du bus pour les ranger sur le lit de son choix, douche et sauna, diner, fartage de skis, briefing de 20h, souper, quelques verres d’amitié, avec en plus une loterie ce soir, et dodo vers 22h.

·         Heure de départ : 9h, quand le bus ramenant ceux qui ont dormi à 15km de là dans l’autre bâtiment, sera arrivé.

·         Longueur de l’étape : 61km

·         Conditions météo et de neige : neige fraiche sur 10cm. Froide car le ciel s’est découvert à 6hdu matin. La neige doit être à -6°, sur un fond de trace dur et transformé.

·         Qualité du traçage : très bonne et homogène sur tout le parcours, et chose exceptionnelle, c’est un single track fait par un scooter, sur 60km intégral, en tortillant à travers les bois de la taïga.  Parcours facile car très plat, avec très peu de dénivelé. Comme depuis le début de la semaine, on a 80 cm de neige, dont la sous couche est dure.

   ·         Nombre de ravitaillements : 3, dont le premier avec des saucisses chaudes.

·         Villages : aucun, juste 2 ou 3 maisons inhabitées sur le parcours

·         Beauté et intérêt des paysages : traçage exceptionnel en single track, jamais ennuyeux. Parcours ludique et varié. C’est la plus belle étape depuis le début, en détrônant le 3ème jour

·         Accueil des gens : très gentils aux ravitos. Il faut juste prendre le temps de les rencontrer et respecter leur rythme

·         Heure d’arrivée : 16h15

·         Qualité de l’hébergement : Très bien, dans un groupe de 4 maisons au milieu de nulle part dans les arbres. Bâtiment principal pour les dortoirs, un bâtiment pour le sauna et les toilettes, un bâtiment pour la nourriture, et un pour la salle de fartage

·         Qualité de la nourriture : Très bien : bon pot au feu/soupe et snacks fromage charcuterie comme partout ailleurs

·         Salle de fartage ; chauffée, mais sans être une salle de fartage. Pas de forme. On farte en posant les skis sur les tables

·         Internet/Wifi : non, mais le téléphone passe bien

·         Divers : Le sauna, est vieux, mais avec douches chaudes et vestiaire. Le sauna est très chaud et peut accueillir 6 ou 7 personnes. On se réparti les tranches horaires entre filles et garçons, et ceux qui veulent vont se rouler dans la neige.

 

Jeudi 12 mars : 7ème étape

56 km pour le Park Hotel de Tornio

A 7h30, le bus nous emmène une trentaine de km plus loin, à l’entrée du centre nordique, ou les pistes sont parfaitement tracées en classique comme en skating. Une longue ligne droite de 3km effile le groupe de manière évidente. L’ordre d’arrivée est déjà en train de se dessiner. Cette piste bien préparée va nous guider tout au long de cette étape qui sera donc facile du point de vue du traçage, et également du relief, qui est très modéré, voire plat. Les ravitaillements sont chaque fois à l’endroit de barbecue et d’abris, ou les familles viennent faire cuire la traditionnelle saucisse le week-end. On nous sert du jus de fraise chaud, des raisins secs, des cornichons concombres et un sandwich le midi pour le ravitaillement principal qui est vers le 27ème km. En 2ème partie du parcours, la piste est bordée de nouveaux petits chalets et abris, comme pour prolonger ou renforcer cette tradition de la promenade du dimanche. Tout le long de la piste, on peut grimper dans les miradors pour la chasse. De là, certains aperçoivent des rennes. Bien qu’assez plat et en longues lignes droites, cette étape est intéressante et on peut se donner à fond, puisque c’est la dernière. La fatigue des jours précédents ne se fait sentir, mais les douleurs articulaires et tendineuses s’accentuent de jours en jours. Le marquage de la piste est toujours très bien fait et tous les 5kms nous voyons le nombre qui décrémente jusqu’à l’arrivée.

Sous la bannière d’arrivée, « MAALI », on est acclamé et applaudi par 5 jeunes bénévoles, et par les quelques copains qui sont déjà là. Une série de drapeaux nationaux sont hissés vers la ligne d’arrivée.

 

La ligne franchie, une émotion submerge la plupart des participants qui se félicitent les uns les autres en s’embrassant. Chacun a conscience que cette belle aventure autant humaine que sportive, si intense sur une semaine, se termine là. Je pensais que nous verrions la mer, ou le fleuve qui s’y jette, mais non, nous sommes encore en pleine forêt et sans visibilité spectaculaire. C’est le bus qui nous conduira à Tornio, ville frontière avec la Suède et à l’extrémité nord du golfe de Botnie. A l’arrivée, on peut se ravitailler et se réchauffer dans le bâtiment sportif et également prendre une douche, si on a pris la précaution de laisser une serviette de toilette dans le bus, ce matin.

Un diner de fin de l’événement est prêt, avec remise des médailles, d’un diplôme et d’un souvenir : un ours brun en poterie. Je ne pourrai malheureusement pas participer à ce diner, ni passer la nuit à l’hotel, ayant prévu mon vol de retour, d’Oulu à Helsinki trop tôt le matin (à 7h), alors que notre bus m’aurait posé à l’aéroport d’Oulu en continuant ses déposes vers Kuusamo. Mais il ne fallait pas prévoir un départ d’Oulu avant 13h. Un bus me transporte de Tornio à Oulu centre, sur environ 150km, départ à 19h10, arrivée à 21h40, ou je saute dans le bus ligne 9 pour 20km pour l’aéroport, grâce à la gentillesse du chauffeur du premier bus, qui comprend mon problème, et sortant de son itinéraire, m’emmène à une station de bus ou passe le 9 que mon chauffeur bloque en le doublant, pour lui expliquer que je dois aller à l’aéroport.

 

·         Heure de départ : lever à 6h, pour un petit dèj’ à 6h30 et un départ en bus à 7h30 pour quelques kms

·         Longueur de l’étape : 56km

·         Dénivelé : 215m

·         Conditions météo et de neige : la nuit claire et étoilée promet une neige froide à -8°, mais la fin de nuit est un peu couverte, ce qui permet à la température de s’établir vers -4°. Nous fartons à la poussette VR45 ou au Rode Multigrade, sur la même base qu’hier. Il sera nécessaire de refarter au 30ème km. La fin d’étape verra la neige se transformer et s’humidifier, limitant la retenue dans les tronçons ou le soleil réchauffe le fond de la trace. Mais le klister n’étant pas bienvenu, nous pouvons facilement combler ce manque d’accroche, par une poussée simultanée.

·         Qualité du traçage : excellente, puisqu’il s’agit de pistes de stations nordiques, sur 95% du parcours.

·         Nombre de ravitaillements : 3 assez espacés.

·         Beauté et intérêt des paysages : En s’approchant de la mer, les sapins sont plus hauts et plus gros, et les bouleaux plus gros également.

·         Accueil des gens : idem

·         Heure d’arrivée : 15h

·         Qualité de l’hébergement : excellent au Park Hotel

·         Qualité de la nourriture : très bonne. Diner de célébration à table, ou on est servi

·         Salle de fartage

·         Internet/Wifi : oui, dans la réception comme dans les chambres, sans antenne

·         Divers : La station de bus est à 500m à pied de l’hôtel. Je n’ai donc pas de difficultés à m’y rendre à pied.

Bilan de cette traversée

Cette semaine fut pour moi extraordinaire, tout d’abord par le dépaysement total que 450km en ski de fond procure, dans un paysage ou on ne traverse pas un village et ou on vit au rythme de la nature de plus en plus à chaque jour. Puis par la qualité unique du ski de fond et la longueur des runs parcourus, à un rythme soutenu qui procure un plaisir du geste tendant vers la perfection si on le veut efficace. Puis enfin par l’ambiance et la connivence du groupe qui monte au cours de la semaine, sous l’impulsion de quelques-uns, en créant des liens forts entre les participants qui ont vécu cette aventure sportive et humaine, ces efforts, ce rythme, cette promiscuité sportive, et ces joies que l’on peut connaitre ensemble dans le ski de fond. Je ne peux que recommander ce parcours, qui est la plus longue traversée connue dans le monde, qui se pratique dans le plus pur style classique dans le pays originel du ski de fond. C’est donc un must dans la carrière d’un skieur de fond.

Pour l’aborder, il faut évidemment une bonne technique du classique, une forme physique sportive, et 500 km de classique en début de saison. Je me suis préparé cette année en n’utilisant que mes skis classique et en participant à 3 belles courses classique : la Trans’Classic (56km), la Gsiertal Lauf (42km), la Bieg Piastow (51km), ce qui m’a permis de parcourir cette semaine finlandaise à vive allure, dans le plaisir, et sans aucune douleur physique.

 

Conseils pratiques

Vivres de course : Il y a des ravitaillements, appelés ici les Service Points, mais qui ne sont parfois éloignés et pas toujours garnis à nos besoins. Chaque matin, on emporte de l’hébergement, quelques snacks (sandwiches jambon fromage, biscuits, barres pour les 2 premiers jours). Cela devrait suffire pour combler un coup de barre. Mais je conseillerais de compléter en apportant 7 barres pour la semaine. A noter qu’on ne peut rien acheter sur place car on ne traverse aucun village et ne voit aucun magasin. On peut au pire demander au chauffeur de bus d’aller faire quelques courses dans un magasin, en lui avançant l’argent.

Boisson : j’ai laissé ma gourde dans mon sac de voyage, en buvant 2 ou 3 verres à chaque ravitaillement, et ça m’a suffi, mais ceux qui ont besoin d’un apport d’eau plus important doivent transporter leur gourde.

Sac à dos ou banane : J’avais un petit sac à dos de 20l, du modèle ultratrail Quechua, qui s’est avéré être un choix idéal pour transporter un coupe-vent, une polaire, un bonnet, des lunettes, le téléphone, un ou deux fart, un liège, une spatule métallique, les snacks du jour. Certains avaient juste une banane, mais un gros modèle, qui ne me parait pas très ergonomique comparé au sac à dos, que je ne sentais pas.

Petit sac à laisser dans le bus : Il est vraiment utile de laisser le matin dans le bus, un petit sac de sport avec des habits de rechange au cas où on serait trempé à midi. J’y avais entreposé un t-shirt, polaire, pantalon, slip, collant, chaussettes, gants, bonnet, un pain d’épice. Je ne m’en suis finalement pas servi, mais ça a failli et puis ça dépend des conditions météo.

Itinéraire et sécurité : Il n’est pas facile de se perdre car l’itinéraire est très bien signalé à chaque carrefour possible. Encore faut-il lever la tête et rester attentif. En cas d’erreur ou d’accident ou de grosse défaillance, le téléphone est indispensable pour contacter l’organisation. C’est arrivé à un participants espagnol, le 4ème jour qui s’est trompé d’itinéraire et perdu.

Matériel de fartage : Une gamme de poussettes et de klisters sont indispensables pour pouvoir palier à toutes les situations de neige. J’avais 7 tubes, et 15 poussettes, en favorisant des multigrades et universels. Les bases en aérosol sont bien utiles pour éviter le passage au fer. Un liège, une spatule efficace pour dégrossir le défartage, et un défartant liquide ou en pâte. Côté glisse, il est indispensable de repasser un glider chaque soir. J’avais pris 3 fart LF : 5, 6, 7, 8 et le fer à farter qui est indispensable. Compter sur celui des autres serait aléatoire. La forme de fartage personnelle est un plus, mais vraiment pas indispensable.

Les skis : Un bon conseil : ne vous contentez pas de votre paire de skis à farter, mais prenez aussi une paire sans fart, comme des Fischer Crown à écailles. Cette semaine, ils m’ont servi 3 jours sur 7 ! Certains avaient aussi des skis zèro et des nanos. C’était un plus, mais pas indispensable. Côté casse, cette semaine, 5 skis ont été brisés, dans des chutes, ou des chasse neige impossible à tenir en raison d’une trace labourée par les scooters, ou dans les passages de routes enneigées ou le seuil à passer est parfois de 20 à 30 cm.

Les bâtons : je n’avais emporté que ma paire de bâtons habituelle. C’est une erreur. J’ai vu une vingtaine de bâtons casser pendant la semaine, et j’ai failli casser les miens à de nombreuses occasions : le bâton enfonce souvent de 30 ou 50 cm dans la neige, se coince, et là sous la flexion, il peut facilement casser. Et sur 20000 poussées par jour, il y a bien un moment ou ça peut être fatal pour le carbone ! Alors si c’était à refaire je prendrais une paire de bâtons de secours.  Beaucoup de temps perdu avec les dragonnes longues à enfiler et ajuster, chaque fois qu’on manipule son sac, qu’on mange, qu’on prend une photo, … Equipez vos bâtons de dragonnes rapides.

Les chaussures : plutôt que d’en prendre 2 paires, il est plus facile de prendre un sèche chaussure électrique, que l’on branche aussitôt arrivé dans sa chambre. J’avais un modèle juste chauffant, qui n’a pas suffi à 100% pendant 2 nuits. Mieux vaut le modèle soufflant. Il y a des prises dans tous les hébergements, même en dortoirs.

Prises électriques : comme dans tous les pays scandinaves, la prise finlandaise ne laisse pas rentrer nos prises françaises avec terre. Il faut donc se munir d’un adaptateur pour rentrer dans la prise murale avec une prise 2 fiches. Se munir également d’une prise multiple utile dans les dortoirs.

Appareil photo : si on veut prendre des photos, il faut que l’appareil soit vite accessible pour éventuellement prendre la photo en skiant ou sans retarder ses partenaires. L’appareil doit donc être fixé au sac ou à la ceinture pour dégainer rapidement.

Serviette de toilette et produit douche : indispensables uniquement pour les 2 nuits passées en dortoir ou aucun linge n’est fourni.

Sac de couchage : en prendre un léger et compact, ou même le remplacer par un simple sac à viande, pour les 2 nuits en dortoirs, qui sont bien chauffés.

Pharmacie : Elastoplaste pour prévenir des frottements de la chaussure, pansements et aiguille pour les ampoules, huile de massage à l’arnica ou huiles essentielles (Gaultherie) pour soulager les muscles ou articulations fatigués. Hypafix à coller sur les joues et le nez pour prévenir les gelures, décontractant musculaire, Voltarène.

 

Matériel de fartage

-       Panoplie de farts de retenue, couvrant toutes les situations, en poussettes comme en klister. Préférer les farts universels et large spectre afin d’en limiter le nombre.

-       Une base en tube (Skare blue Rode) et une en poussette (Grun), indispensables pour la longévité. Les bases en spray sont pratiques car on n’a pas toujours le temps et l’espace pour passer la base au fer à chaud.

-       Papier de verre pour la chambre du ski

-       Farts de glisse indispensables sur ces longues distances sans galérer. LF8, LF7, HF6. Un de ces farts m’a été confisqué par Finnair, dans mon bagage de soute pourtant cadenassé, sans ma présence. J’en ai été informé à l’arrivée, par un imprimé inventoriant les produits confisqués.

-          Fer à farter, indispensable, car il ne faudra pas compter sur ceux des autres, déjà très occupés

-          Adaptateur de prise de courant au format scandinave, et prise multiple pour les salles peu équipées

-          Défartex ou autre produit de défartage, utilisé presque chaque jour. La plupart des nettoyants liquides ont été confisqués par Finnair, dans les bagages de soutes pourtant cadenassés, sans qu’on le sache.

-          La forme à farter est vraiment superflue. Celui qui en a, peut emporter les formes étaux comme ceux d’Holmenkol ou Swix

-          Racloir plastique

-          Brosse nylon

-          Spatule métal pour nettoyer le fart de retenue

-          Chiffons pour la semelle du fer ou des skis, mais il y a toujours beaucoup de PQ sur place

Matériel divers

En dehors des points décrits ci-dessus, et du matériel et vêtements ski de fond et rechange pour le soir, voici quelques renseignements utiles pour le matériel à emporter.

-          Buff, protégeant les joues et le menton sous le bonnet, face au vent

-          Sachets chaufferettes pour ceux qui ont froid aux mains ou aux pieds. Mais plusieurs ont été confisqués par Finnair, dans les bagages de soutes pourtant cadenassés, sans qu’on le sache.

-          Surchaussures protégeant du froid intense

-          Lunettes jaunes, plus utilisées que les lunettes de soleil, qui lui reste assez bas

-          Sac poubelle dans le sac à dos pour protéger ses vêtements de la pluie

-          Visière masque, contre la neige et le vent

-          Pantoufles, très utile et agréable pour le soir dans les hébergements

-          Lampe frontale pour la chambre à plusieurs et les dortoirs la nuit

-          Maillot de bain inutile : prohibé dans les saunas

-          Argent liquide : on ne peut pas en retirer sur le parcours

-          Polyane pour entourer la chambre du ski et éviter de coller du klister à la housse à ski dans les transports

 

Coût

L’inscription à l’événement est de 950€. Cela comprend l’ensemble des prestations (hôtels, nourriture, pistes, ravitaillements, …), de Oivanki jusqu’à Tornio ainsi que le bus de retour à votre aéroport. Les seules dépenses supplémentaires seront les boissons alcoolisées, les massages (25€ pour une séance de 25mn), le fartage par un pro (25€, avec un résultat non garanti).

Alors si ce récit vous en donne l’envie, rendez-vous à la Rajalta Rajalle Hiihto (vous verrez, au bout d’une semaine, on arrive à se souvenir  du nom !).

Classiquement votre, 

Gérard Mennetrier

 

   
 

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