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Fossavatn 2016:
une belle réussite malgré un fartage impossible

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Isafjordur est en passe de devenir le lieu magique où se retrouve le gratin de la Worldloppet.

De tous les pays du monde des skieurs de fond, ils sont venus : américains, allemands, anglais, écossais,  japonais, suédois, norvégiens, français, italiens, finlandais, polonais, autrichiens, canadiens, suisses, tchèques et slovaques, slovènes, espagnols, belges, estoniens, lettons, russes, hongrois et liechtensteinois… On a même croisé des islandais !

 

Article écrit par Boris Petroff le 2 mai 2016

Fossavatn 2016 : une belle réussite malgré un fartage impossible.

Angelo Corradini, venu en skieur (5 h 36 sur ce terrible 50 km) autant qu’en Président de la Worldloppet, s’amusait le samedi soir à la Fish-Party à compter le nombre de titres de master réunis par quatre amis attablés côte à côte : 64 ! 64 titres de Master à quatre. Il y avait là, Hannes Larsson (28), Ludmilia Kolobanova, Minoru Matsuyama et Boris Petroff (12 chacun). Jay Wiener n’était pas loin. Ne manquaient finalement que Corrado, Grant et Robert…

Ils sont venus, ils ont vaincu et ils repartent plein d’étoiles dans les yeux même si ce fut dur, très dur.

Vendredi, veille de course, Isafjordur s’est réveillée tout habillée de blanc. Mais cette neige tombée dans la nuit est traitresse : humide, chaude. Au bord de la mer, pluie et neige se succèdent une bonne partie de la journée. Et le vent n’est pas de reste !

Mais qu’en sera-t-il là-haut, à 600 mètres d’altitude, vers Fossavatn ?

Que farter samedi ?

Certes il y a les adeptes du tout-en-double-poussée… mais la Fossavatn n’est pas la Vasa ou la Marcialonga : les côtes sont nombreuses et assez fortes. Tout le monde n’est pas Justyna Kowalczyk qui a bien failli battre TOUS les hommes : il n’y en a que trois qui lui ont échappé.

Et ceux qui misent sur les écailles ou les pluches. Mais il y a beaucoup de portions relativement plates et il faut privilégier la glisse.

Le magasin de sport recommande deux couches de klister recouvertes de deux couches de poussettes

Les petits vieux (dont je suis) refusent le klister : trop dangereux. Même si la pluie redouble sur Isafjordur.  « Ca va botter surtout sur la partie haute du circuit, surtout hors trace ».

 

Samedi 30 avril …

Samedi 460 concurrents se regroupent sur la ligne de départ pour le 50. Une heure plus tard ce sera au tour du 25 puis du 12,5 km….

Ambiance bon enfant : chacun choisit sa ligne suivant le chrono espéré et nul besoin de prouver quoi que ce soit pour partir avec un groupe ou un autre. C’est le royaume de la confiance et cela marche très bien !

Bravo la Fossavatn.

La météo est bien moins pire que prévue. Il ne pleut définitivement pas, juste quelques flocons qui jouent avec un vent fort modeste.

Et surtout un vent qui aura la bonne idée de souffler dans le bon sens pour la première montée. Mais déjà les malheureux en klister font des haltes pour gratter leurs semelles : il ne fait pas bon quitter la trace pour doubler un concurrent plus lent… c’est le sabot assuré.

Belle surprise : un ravito dès le 4ème km et un autre au 10ème : cela facilite la montée. Car il faut monter sur le plateau.

Miracle, pendant 10 mn le soleil fait une apparition. Mais le vent se renforce et on le retrouve de face dès le 13ème km. Sur les presque plats (ce n’est JAMAIS tout à fait plat sur la Fossavatn) ce sont des groupes de 3 ou 4 skieurs que je double : des malheureux qui bottent. J’ai parfois souffert dans la montée manquant d’accroche mais en jouant des bras, cela passait tant bien que mal.

Et bien qu’en poussette je dois moi aussi, de temps en temps, gratter une semelle de ski sur les carres de l’autre pour éviter les sabots de neige. La visibilité est correcte et nous réserve parfois des vues magnifiques, typiquement islandaises, sur des montagnes torturées et vides de toute végétation.

La veille les organisateurs de la Fossavatn ont choisi la prudence : deux tours de 25 km et pas la boucle traditionnelle de 50 km trop aléatoire par le vent et la mauvaise neige annoncés. On repart donc plein ouest et de temps à autres on voit, pas bien loin, les skieurs qui achèvent de monter.

Le vent forcit et il n’y a pendant quelques km qu’une trace de damée par les skieurs eux mêmes. Chacun se suit à la queue-leu-leu : doubler oblige à partir hors trace et il faut développer une sacrée énergie pour passer.

Le vent se calme, il ne neige plus et la glisse est assez bonne tant qu’on reste sur les rails. Et qu’on pousse sur les bras !

Tous les km sont marqués. Vers le 18ème à nouveau un coup de cul. Cela monte fort : trop pour rester dans la trace. Et c’est en marchant, un tas de neige collé sous les skis, que je gravis ce dernier obstacle. Comme tout le monde. Bien sûr il faudra gratter au sommet. Comme tout le monde.

La descente, qui fut si rude pour le skate couru par une neige gelée (et vaudra une chute douloureuse pour Hannes Larsson ainsi privé de classique le samedi !) se passe assez facilement.

Tout autour de nous des scooters de neige sont là pour nous secourir, au cas où…

On ne les voit pas toujours mais on les entend !

 

23ème km : bonne surprise : on ne redescend pas tout en bas, on récupère la montée après la première bosse. Du moins pour les courageux qui sont prêts à affronter une nouvelle fois cette neige aussi collante que patinante ! Et qui ont bouclé ce premier tour en moins de 3h30.

Près de 70 skieurs du 50 bifurqueront sur l’arrivée : ils seront classés sur le 25. Bravo la Fossavatn.

 

Le second tour est bien plus délicat que le premier : il n’y a plus de traces du tout. 600 à 700 skieurs sont déjà passés par là, avec un fart incertain et un vent qui emmène la neige. Bref la montée est cauchemardesque. Je recherche un peu de retenue en skiant à l’extérieur de la piste, sur le remblai, sur la neige fraiche où j’accroche un petit mieux…

« C’est le métier, c’est l’expérience » dirait mon ami Gilles Perrin....

Avec l’absence de traces on perd souvent l’équilibre, balloté de droite et de gauche : c’est difficile de bien skier.

Et encore un bon point pour la Fossavatn : parait qu’ils ont retracé pendant la course pour permettre aux skieurs les plus lents de finir en souffrant un peu moins.

 

Sur les plats montants tout là-haut, je n’ai plus aucune retenue et c’est en jouant les apprentis champions, en double poussée poussive, que je remonte lentement mais surement, skieur après skieur, ceux qui sont restés en alternatif et patinent à qui mieux mieux.

La dernière côte est effrayante. Un km en canard, après plus de 40 km difficiles.

Mais c’est le retour sur l’arrivée. Je ne m’en tire pas si mal avec mes 4 h 20.

Et j’ai une pensée très forte pour Iwana et Joseph Kral, le couple inséparable de TOUTES les Worldloppet que je sais loin derrière, pour Angelika Ronge, charmante autrichienne, qui luttera plus de 7 heures avant de passer la ligne… Mais n’abandonnèrent pas. Quant à mon compatriote Joseph Luce, il a additionné les pépins : perte d’un bâton 15 mn avant le départ, sabots de neige sous les skis, chute dans la grande descente à cause d’un seul ski qui a botté, un deuxième bâton de cassé, les lunettes en morceaux et le nez en sang. Il a du voir le médecin plutôt que repartir sur le second tour…

 

On l’aura compris, cette année encore la météo a joué de mauvais coups à la Fossavatn. Et à ses amoureux…

 

Mais bravo les organisateurs : si j’ai loupé la WL party du jeudi qui fut semble-t-il bien réussie, je me suis régalé à la Cake Party du samedi. Très bonne initiative dont bien d’autres courses de la WL pourraient s’inspirer : cela rend agréable la remise des prix pour celles et ceux qui savent ne pas en attendre !

Au fait je viens de voir Hannes Larsson et veut rassurer ses innombrables admirateurs : il se remet de sa chute douloureuse de jeudi et sera sur les skis cet été, en Argentine, en Nouvelle Zélande, en Australie….

Boris Petroff

 

   
 

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