Bonjour à tous
Certains d'entre vous ont appris
le grave problème de santé que
j'ai eu 4 septembre.
Qu'en est-il?
Lors d'une sortie de vélo courte
mais rapide avec 2 amis, en fin
d'après midi, sur les petites
routes des environs de Grenoble,
j'ai été pris d'un malaise aigu
au niveau du sternum que j'ai
pris pour une inflammation de la
trachée conséquence de l'effort
et d'une longue sortie vélo du
matin!
Diagnostic faux puisque la
douleur était en réalité le
début d'un infarctus.
Les pompiers de Voiron et de
Moirans, suivi du Samu (et peu
après d'Evelyne !!!) sont très
vite arrivés sur place. Il était
temps car dès la prise en charge
dans la camionnette du Samu, je
commence des troubles du rythme
cardiaque (tachycardie
ventriculaire) dont la
conséquence est l'arrêt et la
destruction irrémédiable du
muscle cardiaque si le
traitement n'est pas IMMEDIAT.
J'ai eu beaucoup
de chance. J'ai été sauvé :
- grâce à mes 2 amis qui ne
purent rien faire d'autre que de
prévenir le 15 avec mon tél
portable.
- grâce à un infirmier local
qui rentrait chez lui et qui
a pu guider les pompiers,
car nous étions incapable
d'être précis.
- et au final par la
rapidité et la compétence du
Samu.
Pendant toute la phase de
souffrance cardiaque, je
suis resté totalement
conscient. J'ai été
transporté à la clinique
Mutualiste de Grenoble en
soins intensifs ou je suis
ressorti 3 jours plus tard.
Résultats :
- Coronarographie immédiate à
l'entrée en clinique avec
traitement par angioplastie.
Mise en place de 2 stents au
niveau de rétrécissements d'une
artère coronaire
- Il n'y a aucune lésion du
muscle cardiaque, donc pas de
nécrose partielle. C'est un
très
gros coup de chance.
C'est ce que l'on appelle un
infarctus du myocarde,
heureusement dans ce cas avec
des conséquences maîtrisées
parce que les secours étaient là
au bon moment! Et ce moment est
très très court !
- Il s'en
suit dès ce jour une
réadaptation du muscle cardiaque
dans un centre spécialisé du CHU
de Grenoble (l'Hôpital Sud bien
connu des sportifs) pendant 8
semaines env à raison de 3
séances de 3h par semaine. Avec
en finalité la reprise du rythme
normal. Mais que veut dire
normal au niveau de l'effort
sportif ? Et que sera mon avenir
sportif ?? Ce sont les
spécialistes qui me le diront.
Aujourd'hui je me sens en pleine
forme et je mesure encore très
mal ce qui vient de m'arriver.
Mon moral est au plus haut et je
garde toujours mon optimisme
habituel.
Mais j'ai appris durant cette
semaine, que cette maladie très
sournoise et très souvent fatale n'arrive
pas qu'aux autres.
Alors ce que je viens de vivre
est un MAL pour un BIEN car j'ai
eu la chance de m'en sortir sans
trop de casse.
Par ce que
j'ai eu cette chance,
- Je veux communiquer sur de
cette "expérience" à finalité
heureuse à tous mes amis
fondeurs, vététistes et
cyclistes d'uncertain
age (ou d'un age certain) car
des gestes ou des actions
simples peuvent sauver. Je suis
conscient d'ouvrir un débat trop
souvent masqué.
- Je souhaite que cette
expérience permette à d'autres
sportifs d'éviter ce qui vient
de m'arriver et de sauver des
vies.
Mais les statistiques des
maladies cardiovasculaires sont
sans appel : 400 morts /jour,
1ère cause de mortalité chez les
femmes et les + de 65 ans. 16
millions de personnes
concernées. 28 milliards de
dépenses annuelles ! Source : Fédération
Française de Cardiologie
Alors je pense à tous mes amis
Masters qui dans les
compétitions de haut niveau vont
souvent jusqu'au bout d'eux
mêmes.
Sans vouloir faire peur, car
chacun heureusement prend ses
propres risques, je le répète,
cela n'arrive pas qu'aux autres
et les Masters sont en
compétition une population à
risque. Il faut juste en être
conscient et faire ce qu'il faut
pour éviter l'accident
coronaire. En bref, se
faire surveiller et
être à l'écoute de son corps.
Mais parler ce cette maladie
n'est pas de ma compétence et je
ne peux être que le bon exemple
à ne pas suivre!
Je souhaite que Gilles Perrin,
notre secrétaire, Médecin du
sport et responsable FFS; que
Gilles Grindler, notre Vice
Président, responsable FFS, très
actif dans la toute nouvelle
commission FFS sports et santé,
son "dada" communiquent au plus
vite sur notre site Masters.
Le débat à propos de
l'environnement médical du
sportif compétiteur va sans
doute être relancé et c'est fort
souhaitable. Cette question se
pose depuis plusieurs années
autour du sport de compétition
chez les Masters est c'est une
réalité incontournable. Il y va
aussi de la responsabilité des
Dirigeants.
Je reste dans le sport (d'autant
plus que l'exercice physique en
continu prévient ce type de
maladie ... sic...), mais vous
ne me reverrez sans doute plus
dans les mêmes conditions
qu'auparavant.
Alors, à très bientôt.
Amitiés
Jean-Michel
Joyaud,
Président de l'association
Masters Nordique France