Clap
de fin
L’histoire du ski de fond, se vit et s’écrit, sans fin. Ce qui
n’empêche pourtant pas, la saison 2015/2016 de se terminer. C’est
l’heure des premiers bilans. On peut dire, sans risque d’erreur, que
le haut niveau a particulièrement été brillant cette année. Jamais
notre élite n’avait obtenu de si bon résultats. En ce qui concerne
les masters, la dynamique insufflée par l’association et la
Commission Nationale, a donné une nouvelle orientation à nos
catégories. Jusqu’ici c’était la lisibilité qui faisait défaut. Il
semble que compétitions, compétiteurs, associations et fédération
aient trouvé un terrain d’entente. La prochaine étape sera de
capitaliser les moyens existants. Les résultats seront, quand chacun
à son niveau, aura pris conscience du potentiel existant. Participer
à des stages, construire un calendrier saisonnier équilibré,
respecter les règles de base de la diététique, comprendre le bien
fondé des séances de musculation et de souplesse, être à l’écoute,
savoir se remettre en question, dialoguer afin de trouver des
réponses, comprendre les secrets de la glisse, voilà entre autre,
les thèmes qui seront abordés lors des stages de Prémanon et sur
glaciers. Finalement le point qui reste à améliorer concerne notre
classement au niveau international. L’objectif est de convaincre un
certain nombre d’absents de venir, tout en continuant à soutenir nos
leaders qui font preuve de persévérance depuis plus de 10 ans. La
France a un gros potentiel, c’est à nous tous de l’exploiter.
Pourtant
tout n’est pas si rose. Si l’élite a eu le mérite de nous satisfaire
il n’en va pas de même de la masse. En 20 ans le ski de fond a perdu
près de la moitié de ses journées-skieurs. En 1993, on comptait
3 600 000 journées-skieurs. En 2015 1 937 000. Des chiffres qui
mettent en lumière le désintérêt croissant que portent nos
concitoyens sur notre sport favori. Pire encore, le chiffre
d’affaires est resté identique. Ce qui s’explique par la hausse
sensible des redevances. Peut-on indéfiniment continuer ainsi ?
Pourtant
nous aurions dû bénéficier de nombreux éléments positifs. - Au
premier desquels, une mode sans égal de la pratique des sports de
peine nature. Les trails sont pris d’assaut, les courses en
montagne, les raids VTT et toutes les activités d’endurance, dont le
vélo, ne cessent de croitre. Pas nous ! – Les domaines alpins,
modernisés, ont largement accru leur fréquentation en 20 ans. Preuve
que la neige conserve son pouvoir de séduction. – Le
« Sport/Santé », a fait son entrée dans l’hémicycle pourtant fermé
des fédérations. Le ski de fond reste une valeur sûre des activités
physiques à conseiller. – Enfin, une fois n’est pas coutume, une
chaîne de télévision l’« Equipe 21 » pour ne pas la citer, a assurer
la promotion de notre sport tout au long de l’hiver.
Pourquoi
je vous dis tout çà ? Simplement parce que notre mission première
est de promouvoir l’activité auprès de laquelle nous passons tant
d’heures. Au collège où je travaille, 30% des élèves arrivent en
ayant déjà fumé. Ils en sortent avec 90% de fumeurs. Pour la plupart
ce sport nordique, est un sport de vieux, ringard, poussiéreux pour
papi et mamie. Inutile de vous dire que, malgré leur ancrage urbain,
les sorties montagne de mes élèves sont journalières. Quand la neige
daigne venir, tout ce petit monde découvre les joies de la glisse.
En fin de saison peu se plaigne de cet apprentissage.
La
solution, c’est dans les pays nordiques qu’on la trouve. Elle se
résume par convivialité. Les chalets, construit en bordure des
pistes, au cœur desquels reste à votre disposition un barbecue, du
bois et des ustensiles (C’est tout de même vous qui amenez les
saucisses), permettent aux skieurs de se rencontrer, de se parler et
d’échanger. Pas forcément ce que nous avons l’habitude de faire.
Gilles Grindler