Marathon Ski Tour Champ de France Masters Champ du Monde Masters Worldloppet Euroloppet WMA FFS
 
   
 

Webcams Nordiques

Association des Masters

Dossiers

Calendriers courses

Adhérer

Contact

 
 
 

Quel avenir pour les courses populaires françaises

 Accueil > News et archives

Ecrit le 5 mars  2015 par Gilles GRINDLER

   
 

L’histoire a des ratés. Les années 80 donnaient lieu à de magnifiques épreuves de fond populaires au sein de challenges A et B qui drainaient un monde incroyable. Un certain nombre d’éléments sont ensuite venus perturber cette belle machine qui avait pris son élan en 1968. Vous vous en souvenez nous étions à Autrans. En premier lieu le skäting marchait sur les traces du classique, au propre comme au figuré. La guerre des anciens et des modernes ! Il a semblé aussi que l’effort physique n’était plus en odeur de sainteté, dans un monde moderne qui faisait l’apologie du virtuel. Cerise sur le gâteau, des années sans neige, sont venues perturber cet édifice fragile.

   « Nordic Magazine » dans son dernier numéro a clairement posé la question de l’avenir des courses populaires. On peut élargir nos interrogations en rassemblant l’ensemble des disciplines nordiques. Les sports de pleine nature sont dans l’air du temps. Toutes les fédérations ayant pignon sur rue, ou chemins, ont plus ou moins bien négocié leur intégration dans leur environnement. Il semble que nous soyons à la traine ! Ces quelques lignes pour essayer, de façon non exhaustive, d’apporter des éléments de réponse.

   La France placée à l’ouest de l’Europe, n’a pas bénéficié des courants froids venus du nord. Longtemps considérée comme une nation non nordique, l’activité a vécu soit en des lieux privilégiés soit pratiquée par des passionnés. Alors les courses populaires sont-elles toujours d’actualité ? A voir l’engouement constaté à chacun des grands rendez-vous continentaux, oui. Une nuance toutefois à la lecture des âges des compétiteurs, il semble qu’il y  ait un glissement très net vers les catégories les plus âgées. On pourrait penser que ce serait le cas pour tous les sports nécessitants une grande endurance. que nenni ! On constate une extraordinaire attirance pour de nombreuses activités comme le trail, la course sur route (à ce jour 54 000 personnes sont déjà inscrites au marathon de Paris), le VTT, le cyclo sport et le cyclo tourisme, la natation etc. Les sports de pleine nature sont dans l’air du temps ! L’exploit réside dans le fait d’être là au bon moment.

   Mais comment font-ils ? De la réponse à cette interrogation dépend de l’avenir des « Longues » en fond. Si nous n’avons pas su appréhender le passé, sachons préparer l’avenir. L’avenir des fédérations et des grands rendez-vous, ce sont les nouveaux aventuriers, les malades de la vie stressante, les sportifs, les contemplatifs. Le sport loisir, longtemps enfant pauvre des fédérations a aujourd’hui retrouvé toute sa légitimité, à condition de construire des passerelles, basées sur la réciprocité et en évitant d’augmenter les licences.

-         Tout d’abord faire connaitre nos domaines nordiques.  Une première étape qui parait si facile quand on l’écrit qu’on pourrait croire qu’il n’y a qu’à claquer des doigts pour réussir. Il me revient en mémoire les championnats du monde Masters qui avaient lieu à Autrans en 2009. Trois stations Françaises en concurrence. Une délégation FIS est venue  départager les villes candidates. Quelle n’a pas été ma stupéfaction quand ils se sont écriés qu’ils ne savaient pas que nous disposions de tels territoires. Il faut préciser que nous venions de visiter la Bresse, Les Rousses et Autrans. Ce qui se fait de mieux en France, voir en Europe et qu’ils ne connaissaient absolument pas. Explication, à part La Clusaz et depuis peu, nous ne bénéficions d’aucune dynamique sportive d’aucune visibilité, qui pourrait valoriser nos domaines. Tout se passe au sein d’un centre Europe et Scandinave, loin des préoccupations hexagonales, et  fermé à double tour.

-         Evidement la communication sous toutes ses formes est défaillante. Faire savoir à un public passionné, sur notre sol, est une chose, mais toucher un public plus large loin de nos bases en est une autre. La plupart de nos compétitions se passent dans l’anonymat le plus complet, hors de nos frontières ! Les championnats du monde nordique qui viennent de se dérouler à Falun (Suède) en est la preuve. Pas une radio, et pourtant c’était facile (RMC sport – les Frances Bleues – et toutes les autres aux abonnées absents) n’a communiqué sur les performances de l’ensemble de l’Equipe de France. Seul France 4 a collé à l’actualité. Six médailles acquises au courage sans que nos journalistes sportifs s’en émeuvent. Il reste le papier. Les quotidiens ont relaté les faits. Il y a les sites internet, les plus réactifs, mais qui s’adressent à ceux qui savent. Il n’existe aucun mensuel, seul des démarches territoriales ou personnelles informent, il existe la revue de l’ANCEF et celle Nils Louna, alors que les rayons des magasins de presse sont copieusement garnis en ce qui concerne le cyclisme, l’athlétisme, la natation, la planche etc. Cette complicité favoriserait l’épanouissement. Une communication qui rapprocherait nos champions de la population. Ainsi pourrait-on s’habituer à leur nom et aussi mieux connaitre leur personnalité ainsi que celles des stations qui les hébergent. Découvrir la beauté des lieux et tout ce que le nordique pourrait amener au commun des mortels.

-         Savoir exploiter l’existant. Nous qui avons toujours su si bien copier profitons en pour voir ce qui se fait dans d’autres fédérations.  Soit nous pouvons prendre appui sur des sportifs déjà stars dans d’autres disciplines comme Franck Picard, soit comprendre le processus qui a permis à la FFA de promouvoir le trail et s’accaparer la marche nordique, et ainsi d’augmenter sensiblement son nombre de licenciés. Pour cela il faut séduire accompagner et accueillir. Savoir attendre les derniers sur la ligne d’arrivée, donner un coté festif à l’épreuve, ne pas tout baser sur la rentabilité. Aujourd’hui ceux qui participent aux grandes messes sont là pour réaliser le parcours, des « finish er ». Le classement et le temps ne sont pas des priorités. Ce devrait-être une grande fête. Par contre on pourrait augmenter les formats. Imaginer des épreuves par étapes. Partir à la découverte des massifs. Organiser des épreuves beaucoup plus longues où l’idée de finir resterait le principal objectif, encore une fois l’état d’esprit ders « trailers ». Toutes les distances ont leur importance et le 20 kilomètres reste l’apanage des jeunes. On devra se soucier des prix d’inscription car - pas faire d’argent induit peu d’intérêts- mais paradoxalement il faudra simplifier les modes de paiement et imaginer des packagings qui faciliteront l’accès aux épreuves. Les départs devront-être organisés par vague, histoire de fluidifier le peloton. La remise des médailles souvent longue et fastidieuse pourra s’envisager par l’appel de tous les troisièmes sur scène, puis des deuxièmes et des premiers de toutes les catégories primées. Le gain de temps est appréciable.

-         Comment améliorer ? Tout d’abord simplifier l’administratif. Notre nation championne du monde de la prévention est passée maître dans l’art du principe de précaution, et a fini par développer une telle complexité administrative que beaucoup renoncent à venir courir en France et les organisateurs flirtent avec le « burn out ». Redonner vie au classique, déjà de gros efforts ont été accomplis. L’émergence de nouveaux circuits est la preuve que notre activité répond à un besoin. Abondance de biens ne nuit pas à condition de rester vigilant. Veiller au bon déroulement des épreuves, fluidifier les départs ou savoir accompagner les champions comme la masse. Les deux sont complémentaires. Les pistes en France sont toujours dans un état d’entretien absolument parfait.

-         Les performances de notre élite, un élément non négligeable pour l’avenir. La FFS a  su reprendre à temps le challenge des longues distances en créant le marathon ski tour. Une fédération accompagne les sportifs de haut niveau. La FFS avec ses moyens financiers, le fait plutôt bien. Les résultats aux derniers championnats du monde permettront aux épreuves françaises d’être vues sous un angle différent. Mais une fédération a aussi pour mission d’accueillir tout prétendant à l’effort sans avoir pour objectif de développer l’esprit de compétition. Cette mission moins connu abrite en son sein toutes les activités de loisir qui constituera dans l’avenir l’ossature de l’édifice. Parmi celle-ci deux me paraissent essentielles, la santé et les Masters, qui sont complémentaires la plupart du temps. Je tiens à préciser que la FFS, par l’intermédiaire de son président, a su prendre en compte ces deux composantes. Une attitude responsable mais trop récente pour avoir eu une incidence sensible sur le nombre de licenciés et sur les « longues » de demain.  Le ministère de la santé est lui aussi directement concerné par le développement des courses de demain. Des familles qui partent à la découverte des paysages, qui vont à la rencontre des Hommes qui les façonnent aux malades qui reprennent goût à la vie et les personnes âgées qui conservent santé et motivation, c’est cela le nordique. Le Ministère de la santé devra s’impliquer dans le futur calendrier des Longues Distances. Une implication qui devra se traduire par des stands sous lesquelles préventions, explications, accompagnement, devront-être les maitres de mot de songrindler discours.

 

Comme il est lassant d’écouter des discours politiques de grande qualité, la plupart du temps, mais qui ne mènent à rien, il est difficile de mettre en application l’ensemble des préconisations citées ci-dessus, sauf si la volonté de tous les acteurs est d’aller dans le même sens ! On pourrait préciser que la fatigue diminue avec l’entrainement, qu’aujourd’hui le look du fondeur n’a plus rien à envier à personne, que la modernité, l’artifice et la glisse font parties des atouts de notre milieu, que les prix restent encore éloignés de ceux pratiqués par nos amis alpins et que la nature dans laquelle nous évoluons conserve une partie de cette virginité à laquelle nous sommes tant attachés.

Directeur National Masters à la World Masters Association

Gilles Grindler

 



 

   
 

                 

   
 

 Copyright 2010-2015 ©: www.masterskidefond.fr

ASSOCIATION DES MASTERS NORDIQUES
- Association des Masters de A à Z
- Adhérer à l'association
- Les avantages

   
- Inscription à la Newsletter
- Mentions légales  
- Contact